SAINT FRANCOIS DE SALES, PATRON DE L'ASSOCIATION

Comme de nombreuses organisations catholiques, notre association a un saint patron, saint François de Sales.

Le Père Francis Volle rappelle la vie littéraire de Saint François de Sales.

François de Sales (1567-1622) est, comme on le sait, le Patron céleste des journalistes, des écrivains et de la Presse catholique en général. Par conséquent, tout naturellement, il l'est de notre association syndicale.

François de Sales

 

Saint François de Sales, patron des écrivains et des journalistes



Ses activités littéraires

 

Ce sont par conséquent surtout ses activités littéraires qui vont nous retenir, soit celles de l’époque où, récemment ordonné prêtre, il est envoyé par son évêque (Mgr. De Granier prince-évêque de Genève résidant à Annecy) pour ramener à la foi catholique le territoire du Chablais passé au calvinisme (1594-1598), soit en tant qu’évêque à son tour, successeur du précédent de 1603 (année de sa mort) à 1622.

Sainte Jeanne de Chantal

Si « la forme c’est le fond qui remonte à la surface », selon le mot de Victor Hugo, on peut dire que toute l’œuvre littéraire de notre Saint est marquée par une bonhomie de ton parce que nourrie de bienveillance en sa source. « Je suis tant homme que rien plus », écrira-t-il un jour à Mère Françoise Frémiot de Chantal, co-fondatrice avec lui de l’Ordre de la Visitation, pour faire accepter une certaine expression de sa sensibilité.

 Certes il y a une évolution « rigueur-aménité» entre ce qu’écrivait le jeune Prévôt du Chapitre de Genève en tant que juriste dans sa « Harangue à la Prévôté » de 1693 et surtout dans sa Préface au Codex de son ami le sénateur Antoine Fabre, voire en passant des « Controverses » aux grands livres qui l’ont rendu universellement célèbre « l’Introduction à la vie dévote » (1604) et le « Traité de l’amour de Dieu » (1616), mais l’esprit profond reste le même, soucieux de bien faire et de faire du bien. A nouveau un mot révélateur d’une unité resplendissante en  toute l’œuvre : « François de Sales, une sphère complète sous une seule étoile » (Sainte-Beuve). En le déclarant « Docteur de l’amour », l’Eglise universelle n’en a-t-elle pas dit davantage encore ?

Les Controverses

Des « Controverses », parlons-en ! Elles ont fait connaître le savant homme de lettres tout autant que l’ardent missionnaire, bien avant l’écrivain patenté dont se régalera dès parution de ses œuvres l’univers catholique tout entier. Leur originalité d’époque rejoint aisément le nôtre, amoureux de ce qui est court et direct.

Il s’agit de tracts par lesquels François, à partir de janvier 1595, essaie de rejoindre les hérétiques de Thonon, leur capitale régionale. Il rédige à cet effet, article par article, un corps de méditations, en feuilles volantes qu’il placardera dans des lieux publics et glissera lui-même sous les portes. Il les publiera un jour sous le titre « Epître aux Messieurs de Thonon », avec une préface qui en donne le ton :

 « J’ai mis ici quelques principales raisons de la foi catholique… Je vous les adresse et présente de bon cœur, espérant que les occasions qui vous détournent de m’ouïr n’auront point de force pour vous empêcher de lire cet écrit, vous assurant au reste que vous ne lirez jamais écrit qui vous soit donné par homme plus affectionné à votre service spirituel que je suis. »

 

Introduction à la vie dévote

Quant aux deux livres magistraux qui ont fait principalement sa réputation et datent de l’époque postérieure, celle de son épiscopat, l’encyclopédie Théo en donne la présentation  suivante : « Plus de quarante éditions du vivant même de saint François de Sales, tel est le score réalisé par son Introduction à la vie dévote, et l’ouvrage continue à être édité aujourd’hui encore. Pourquoi ce succès ? C’est que François de Sales faisait sortir du cloître la sainteté évangélique pour la faire entrer comme il se doit « dans la compagnie des soldats, la boutique des marchands, la cour des princes, le ménage des gens mariés » et jusque dans les prisons. A tous ceux qui cherchaient Dieu il fournissait un guide de vie spirituelle. Que contenait donc ce « livret » ? Tout simplement le message évangélique d’amour de Dieu et du prochain adapté à la vie quotidienne et réelle de tout chrétien baptisé. Il invite son lecteur ou sa lectrice (Philotée, c’est à dire en grec ami de Dieu) à vivre cette vie évangélique « joyeusement, promptement, cordialement ». C’est le sens du mot vie dévote.



Traité de l'Amour de Dieu

Quatre ans après l’Introduction, François de Sales publiait le Traité de l’amour de Dieu. Il y retraçait l’« histoire »  de l’amour divin dans le cœur chrétien : sa naissance, son progrès, sa « décadence », ses formes variées. Il conduit l’âme depuis son premier mouvement de foi (ou de repentir) jusqu’à l’union totale avec Dieu… »

 

Ses lettres de direction spirituelle

Activités littéraires en sommet culminant ? Assurément ! Sommet absolument suprême ? Ce n’est pas si sûr, car ce serait oublier le recueil  de ses lettres de direction spirituelle qui occupent une si large par dans ses « Oeuvres Complètes » (26 volumes !) rédigées lorsqu’il était à Annecy. Vingt par jour, écrites de sa propre main, affirmait son secrétaire… On a peine à comprendre comment il en trouvait le temps, au milieu de tant d’autres occupations, ses catéchismes journaliers notamment. « Un écrivain sans haleine ni loisir », a-t-on dit de lui.

 

L’Académie « Florimontane »

 Il est vrai que François était très exigeant pour la formation, intellectuelle autant que morale, de ses prêtres et futurs prêtres. Il estimait tellement le savoir ! « La science est le 8e sacrement de la hiérarchie de l’Eglise… L’ignorance est pire que la malice… C’est par là que notre misérable Genève nous a surpris, lorsque, s’apercevant de notre oisiveté, nous n‘étions pas sur nos gardes et que nous nous contentions simplement de dire notre bréviaire sans penser de nous rendre plus savants, ils trompèrent la simplicité de nos pères et de ceux qui nous ont précédés, leur faisant croire que jusqu’alors on n’avait rien entendu de l’Ecriture Sainte. »

 Dans la même ligne d’exigence et d’excellence on saura aussi mentionner, créée par François et son ami Antoine Fabre, l’Académie « Florimontane » (« les Muses fleurissent parmi les montagnes de Savoie », réplique peut-être de l’Académie fondée à Genève par Calvin. Sa devise : « Tous iront à qui mieux fera. » C’est beau !

Lorsque François, en 1695, eut à passer, à Rome, devant le Pape Clément VIII et ses cardinaux, l’examen canonique de son Doctorat en théologie et en Droit, il fut interrogé sur 22 questions. Ses réponses durent être bonnes puisque le Pape l’embrassa avec ces mots : « Mon fils, buvez à l’eau de votre citerne, aux ruisseaux de votre puits ! que vos sources se répandent au dehors, que vos ruisseaux coulent sur les places publiques ! Nous n’avons encore eu telle satisfaction de qui que ce soit que nous ayons examiné ! »

 

De quoi nous renvoyer nous-mêmes, Ecrivains Catholiques, aux œuvres d’un tel maître. Et aux nôtres aussi, pourquoi pas ?